Rassemblement contre l’inauguration de Clinatec,
mardi 31 janvier 2012 à 17h30, parvis Louis Néel (devant Minatec)
Venez avec vos proches, vos amis, vos collègues ; venez avec du bruit (sifflets, cornes de brume, tambours, casseroles, batucadas). Venez avec vos pancartes et vos banderoles.
Contre la fabrication de l’homme-machine, fermez Clinatec.
Tract à imprimer et diffuser : Fermez_Clinatec2-1
A Grenoble en 2005, une plaquette de présentation de la carte Libertys était distribuée aux habitants. Cette carte RFID devait comprendre les informations biométriques de leur porteur pour leur permettre d’être identifiés en toute sécurité à l’entrée des services municipaux, de servir de carte de paiement, etc. A l’époque, cette carte n’était encore que de la science-fiction mais avait engendré dev ives réactions de la part des grenoblois. Aujourd’hui, sur la métropole lilloise et dans la région Nord-Pas de Calais, Euratechnologies, la Communauté urbaine, Auchan, Decathlon, Transpole, l’université Lille 1 et les Verts font de cette carte une réalité. Voici les quatre pages de présentation de la vraie-fausse carte Libertys (attention, les pages sont très espacées les unes des autres) :
La Clownesque Agence de Contrôle 40 (CAC 40) est allée prêter main forte à Lille Métropole dans sa difficile entreprise de puçage de la population : opérations de contrôle, dissémination de puces dans l’environnement, circulation routinière, nous pouvons désormais compter sur eux pour mettre de l’Ordre dans le foutoir urbain. Honnêtes citoyens, vous pouvez dormir tranquilles, la CAC 40 veille sur vous. Voici leur compte-rendu.
Nous avons debuté l’action à 8H30. Josie et pupuce, son chien, sont allés au contact de l’accueil de LMCU, pour demander de l’eau pour pupuce. En echange du service, Josie a offert un bouquet de fleurs à l’accueil, une manière pour les clowns de se présenter.
Puis les clowns (huit en tout) se sont dirigés au pas vers le parvis de LMCU pour y faire un contôle des puces, au cri de « Puces adroite », « Les puces partout, les tiques est là », armés de leur plumeau et autres balayettes, nous avons sondé les fonctionnaires et vérifier qu’ils et elles étaient bien équipés de puces.
Les chefs de la sécurité nous on vite précisé leur territoire de surveillance et nous ont autorisé à poursuivre notre contôle, sans oublier d’appeler des renforts, pour nous aider. Nous vimes arriver la police, les clowns bleus, qui eux aussi nous ont reprecisé à nouveau notre zone de surveillance. Avant de quitter notre zone, nous avons tapissé la zone de puces au sol (confettis), afin que ces dernières se greffent aux chaussures des passants. Mieux vaut plus de puces que pas de puces. Prudence, tous ne veulent peut être pas être pucés.
Nous avons régulé la circulation et informés les automobilistes. Nous vimes alors arriver, le responsable de la billethique, M.Éric Quiquet, que nous avons tout de suite escorté sur le parvis LMCU. Ce fût un grand honneur pour la CAC40 d’escorter le grand chef des puces. Il nous a dit : « Il faut aller aussi au Conseil Régional, c’est eux qui ont commencé ». Il y aurait d’autres chefs des puces au Conseil Régional, les responsables des puces se refillent la puce brûlante, vont-ils lâcher les puces ? Des puces partout, les tiques (l’ethique) est la !
Nous encourageons les chefs des puces de LMCU et du Conseil Régional à continuer la puce en avant. Merci à nos collégues d’avoir contrôlé avec nous. Nous nous tenons prêts à leur coté pour des missions vigie puce, et la création d’une policetiques.
Statistiques bio métriques :
- un bouquet offert à l’accueil de LMCU par Josie alias trompettte et son chien pupuce assoiffé ;
- des milliers de puces collantes au sol déversés sur le parvis ;
- un contrôle d’identité des clowns bleus ; - des petits billets d’informations distribués ;
- des tas de sourires…
Extrait du billet d’information
Avis à la population-pucée-ou non. Nous, membres de la Clownesque Agence Confidentielle pour la promotion des puces, agissons pour votre bonne heure, et ce afin de vous rendre le contrôle plus facile. Marre des puces qui n’en font qu’à leurs pattes ? Nous rendons plus efficace encore l’inspection des puces que vous transportez chaque jour en inventant une seule et unique grande Puce (vraiment pas plus grosse qu’une carte de transpi-transport).
En effet, grâce à ses recherches effrénées concernant la puce et ses habitudes alimentaires, notre grand chercheur attitré Pusteur a su mettre au point une nouvelle génération de puces à injection invisible, directe et sous cul-t’à-nez, permettant l’éradication indolore et définitive des puces mutantes et divers sacs à puces qui avaient encore le loisir de se multiplier à folle allure ces derniers temps.
En guise de « Stop aux invasions massives et indomptables ! », la Clownesque Agence de Contrôle viendra ce jeudi 26 mai de l’an 11 à la rencontre du représentant du Royaume Féodal de l’Identification Dictatoriale, afin de pouvoir mettre en place le projet « libère te ».
Nous proposerons pour l’occasion une ou des monstrations de notre portique vérificationnel à technologie hautement libre, ainsi que des exemples de l’efficacité de nos (hein?) plantations puciales.
Nous serons munis de toutes les armes de désinfection dérisionnelles nécessaires (aspirateurs de cerveaux, charlottes pour gants, masques à gaz hilarants..) et sommes prêts à vous prouver que nos propos ne sont pas zozés mais bel et bien sérieux.
Préparez-vous, chers citoyens, car « le monde appartient à ceux qui se pucent tôt » (Calypso dite Kalups ?, « celle qui dissimule » , extrait de la conférence de l’Odyssée, 8ème siècle av.J-C).
La Clownesque Agence de Contrôle
Ce tract a été distribué aux spectateurs-machines de l’édition 2011 de Roland-Garros.
Il est lisible ici : Roland-Garros_dans_les_filets_d_IBM
RFID : police totale
D’ici fin 2011 Quimper communauté voudrait équiper ses transports en commun de la carte korrigo. Ce que personne ne dit, c’est que cette carte korrigo est équipée du système à puce RFID (radio frequency identification), véritable traçage des personnes. Les responsables de ce projet justifient la mise en service de cette carte avec des pseudo-arguments concernant les tarifs, les statistiques, l’interopérabilité avec la SNCF et le besoin d’être moderne. Tout cela se fait au mépris des libertés individuelles : liberté de se déplacer anonymement, liberté de ne pas être considéré comme un fichier exploitable. Les puces RFID ouvrent la porte d’un système totalitaire où l’individu serait contrôlé dans ces moindres mouvements.
Des transports communs gratuits, un barrage à cette dérive sécuritaire ? Oui, considérant que la gratuité rend inutile l’utilisation de quelque carte que ce soit. Toute personne a droit à une liberté de déplacement et à l’anonymat. Qui sera le garant de nos libertés lorsque nos trajets seront entre les mains d’une société privée ? Les responsables de tout cela devront répondre à toutes ces questions.
Pour plus d’informations sur les puces RFID, le collectif FAUT PAS PUCER vous invite à venir regarder le film :
RFID : LA POLICE TOTALE et à en discuter
le jeudi 26 mai aux halles St François à 20h30
Premiers signataires : AC, CNT, CRABES, LDH, NPA, PG
Le 1er avril, nous étions une vingtaine à nous rendre au Conseil de communauté de Lille Métropole pour dire tout le mal que nous pensons des projets de puçage et de fichage organisés par LMCU. Nous avons déployé deux banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Vidéosurveillance et puces RFID nous rendent nerveux » et « RFID : la nouvelle police totale ».
Mme Aubry, présidente de LMCU, nous a d’abord demandé de retirer les banderoles. Ce que nous n’avons pas fait. Avant de nous rappeler à sa réalité : « Vous êtes dans une instance démocratique, vous avez le droit de vous exprimer silencieusement ». Deux banderoles, c’en était déjà trop pour cette instance démocratique. La séance a été suspendue et nous avons plié bagage à l’arrivée des flics, refusant les propositions de rendez-vous par le dir-cab’ d’Aubry, et ne répondant pas aux provocations de Stanislas Dendievel, élu au Grand Projet Urbain, qui nous a dit que nos méthodes étaient dignes du Front National.
La vidéo du Conseil est ici : http://www.lillemetropole.fr/index.php?p=495&art_id=19478
Nous avons eu raison de venir saboter l’exercice de leur démocratie car ce jour-là, LMCU a renouvelé sa participation aux projets technologiques portés par EuraRFID en leur accordant une subvention de 173 910 €. Elle porte notamment sur le projet U-City, traduction de « Ville Ubiquitaire », qui vise à pucer l’ensemble de l’espace public.
La délibération : subvention 2011 EuraRFID-LMCU
Le projet de carte de vie quotidienne : Lille XXL
Pour une campagne de refus des puces électroniques, dans l’élevage et ailleurs
Ces jours-ci, plusieurs éleveurs du Sud-Ouest de l’État français déclarent publiquement leur refus d’installer les nouvelles boucles d’identification électronique à l’oreille de leurs chèvres et de leurs brebis. Le groupe Faut pas pucer se déclare totalement solidaire de leur démarche et appelle les autres éleveurs à se soustraire aussi à l’obligation légale de « pucer » les animaux [1].
Ceux qui manifesteront ainsi leur désaccord avec la loi doivent s’attendre à des représailles financières baisse des primes qui constituent une part importante de leurs revenus et peut-être judiciaires procès, s’ils persistent. Ils auront donc besoin de soutien, matériel, moral et politique. Le plus grand service à leur rendre est d’ores-et-déjà de susciter, partout où cela semble possible, des débats sur les ravages de l’informatique dans la société, le travail, la vie personnelle. Par débats, nous entendons aussi bien la mise en discussion publique que le refus ferme des multiples contraintes bureaucratiques qui s’incarnent dans des dispositifs de « haute technologie » (ici des puces RFID, là des logiciels, ailleurs des bornes biométriques…).
Dans notre bulletin de l’hiver 2011, « Les robots rêvent-ils de moutons électriques ? », nous disions : « Un troupeau équipé de puces électroniques, c’est un troupeau qui sera géré par ordinateur. Or on ne devient pas berger ou éleveur pour travailler derrière un écran, ni pour suivre les procédures standard concoctées par de prétendus experts. Du moins, si l’on pense qu’un élevage, ce n’est pas une usine à viande destinée à produire toujours plus et plus vite. »
Ce problème ne concerne pas uniquement les éleveurs : un peu partout sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux on automatise pour gérer la masse au détriment du soin et de l’attention. Dans des maternités, on équipe les nouveaux-nés de bracelets électroniques dotés de ces mêmes puces ; dans certains établissements scolaires, les élèves munis de leur carte sans contact sont bipés à l’entrée et à la sortie le logiciel de « vie scolaire » envoyant automatiquement des alertes aux parents pas sms.
De ces innovations, qui visent à « faire moderne » et à réaliser des gains de productivité, les activités sortent appauvries, dénaturées. Et ceux qui les exercent sont plus étroitement contrôlés, leurs compétences dénigrées. Jusqu’au jour où l’on se retrouve à dire au client / à l’élève / à l’administré / au patient / à la brebis (rayez la mention inutile) : « je suis désolé mais l’ordinateur ne veut pas. À cela nous répondons : je suis désolé, mais je ne veux pas l’ordinateur. »
À cela nous ajoutons aujourd’hui : désolés, mais nous ne voulons pas de la traçabilité de tout et de tous comme remède aux pathologies d’une organisation sociale démesurée. Nous rejetons la production de masse, qu’il s’agisse de nourriture ou des multiples faux besoins que le capitalisme industriel a créés. S’il est impossible de garantir que la nourriture produite sur le marché mondial ne soit pas du poison, c’est le marché mondial qu’il faut remettre en cause et non les quelques pratiques agricoles qui restent jusqu’ici étrangères à la logique industrielle. S’il paraît impossible d’avoir confiance dans ce que produisent quelque 900 000 agriculteurs (un peu plus de 3% de la population active en France), nous ne pensons pas qu’il faille contrôler plus étroitement ces 3%, mais plutôt qu’une société où si peu de gens s’occupent de produire la nourriture à commencer par la leur ne tient pas debout. Et qu’elle appelle une remise en question radicale.
Bien sûr, il est délicat de transgresser les règlementations édictées par des bureaucraties dont nous sommes profondément dépendants, d’un point de vue matériel. Mais c’est également cette question de la dépendance qui nous intéresse, dans l’affaire du « puçage » : en Occident de nos jours, nous sommes tous des assistés, du patron de PME au bénéficiaire du RSA, de l’agriculteur au cadre dynamique, du fonctionnaire à l’artiste subventionné. Que l’on soit drogué au travail ou pas, notre mode de vie, basé sur la monétarisation de tout, les télécommunications à haut débit, l’énergie illimitée et l’État omniprésent, est en lui-même une forme d’assistanat généralisé.
Nous ne voyons pas quelle dignité et quelle liberté sont compatibles avec cela. À l’heure où la catastrophe nucléaire en cours illustre la folie du développement industriel, nous pensons qu’il est important de rejeter avec toute la fermeté possible l’embrigadement électronique et le gouvernement des experts.
Nous encourageons toutes les personnes qui se sentent concernées par ce rejet à diffuser largement cet appel, ainsi que les déclarations d’éleveurs refusant de pucer leurs bêtes. Les personnes qui s’engagent dans une telle démarche ne doivent pas rester seules face à l’administration et aux risques qu’elles encourent. Le refus de pucer implique l’organisation d’une solidarité, et d’abord d’une solidarité de proximité, entre éleveurs et avec d’autres personnes de leur voisinage. Au-delà de ce niveau local, c’est la dynamique nationale de cette campagne qui indiquera l’opportunité, et le moment, pour les refuseurs, de se rencontrer afin d’élaborer des perspectives de lutte plus précises.
Avril 2011, Le groupe Faut pas pucer (correspondance : Le Batz, 81 140 St-Michel-de-Vax, ou fautpaspucer(arobaz)laposte.net)
Voici la déclaration collective des éleveurs qui refusent le puçage de leurs bêtes : Déclarationéleveurs
Voici des prises de position individuelles d’éleveurs refusant le puçage : prisesdeposition
Une vingtaine de militants opposés à la vidéosurveillance et au futur système de carte de transport par « RFID » ont perturbé l’ouverture de séance du conseil de Communauté urbaine de Lille, ce vendredi. Ils ont été évacués rapidement.
Une vingtaine de militants opposés au développement de la vidéosurveillance et au recours à la technologie des « RFID » (Radio Frequency Identification) pour les futures cartes de transports publics ont perturbé l’ouverture de la séance du Conseil de Communauté urbaine de Lille, ce vendredi en début d’après-midi.
Les militants anti-vidéosurveillance se sont engouffrés dans la salle du Conseil pour déployer une banderole sur laquelle on pouvait lire « non aux RFID », et « non à la vidéosurveillance ». Martine Aubry, après leur avoir demandé de quitter les lieux en leur assurant qu’ils seraient reçus ultérieurement, a finalement suspendu la séance pour les faire évacuer.
Des policiers présents sont intervenus et l’évacuation s’est déroulée sans heurt.
Le Conseil de communauté a ensuite pu démarrer.
Nord Eclair, le 1er avril 2011.
Ce jeudi 17 Mars 2011 était une grande journée pour la promotion des nanotechnologies RFID (Polytech’Lille), et des systèmes de communication et d’information à destination des nouveaux nomades urbains (Lille 3). Bienheureux de pouvoir nous informer sur ces fabuleuses inventions, nous sommes allés faire un petit tour pour dire tout le mal qu’on pensait de l’automatisation de nos vies et du fichage.
9h30. On s’était donné rendez-vous à quelques mètres de l’école Polytech’Lille. L’école organisait en partenariat avec Auchan-Mulliez une « Journée de Recherche et Développement » à destination des étudiants. Ils avaient prévu de discuter tranquillement des « réseaux de capteurs et des puces intelligentes », du « marché des RFID », de leur « utilisation chez Auchan » voire même des « enjeux éthiques de ces nouvelles technologies ». Encore l’éthique des TIC ? Ils devaient avoir quelque chose à se reprocher. Alors on est allé leur reprocher nous-même.
On est donc entré sans demander la permission pour déployer une belle banderole sur laquelle on pouvait lire « RFID, la nouvelle police totale ». On distribue des tracts expliquant pourquoi on refuse le puçage par Lille Métropole. Et on tombe nez à nez avec David Simplot-Ryl de l’Institut d’Electronique, Microélectronique et Nanotechnologies, bien connu de tous les promoteurs de puces RFID. Il était justement en train de projeter à une audience endormie une photo sur laquelle on voyait des manifestants américains contre les RFID. Ça tombait plutôt bien pour son exposé, qu’on a de fait interrompu, pour de vrai. La « discussion » s’engage alors, on explique pourquoi on est là, et la sécurité arrive rapidement. Entre temps, on retrouve le non moins fameux Chékib Gharbi, directeur d’EuraRFID, dit aussi « Le nerveux de la réalité augmentée ». Lors du débat mouvementé de la CNDP sur les nanos, il éructait alors : « De toute façon, vous êtes déjà tous fichés ». Ce qui lui permet apparemment d’en rajouter dans le contrôle. Il pestait contre notre « bande d’enfants gâtés » et proposait même qu’on aille « s’expliquer dehors ». D’ailleurs, le voici en pleine tourmente, épaulé par un Jean-Pierre Chaussade serein :
Bref, passées quelques dizaines de minutes, la séance est suspendue. La discussion se termine dehors. Nous rejoignons la Maison des étudiants de Lille 1 pour boire un café avant de voir arriver deux agents de l’administration envoyés par le président de la fac. Ils nous demandent de quitter le campus sous la menace d’appeler la Police. On les renvoie poliment à leurs occupations administratives.
L’après midi, c’était à Lille 3 que ça se passait. 14h00. On arrive, petit stand de bouffe et boissons, rien de tel qu’un jus d’orange pour affronter le déversement verbal des intervenants.
Première étape : commerciale. Le Nomadisme et ses applications nous sont présentées par un ingénieur d’Euratechnologies qui, s’il perdait son job, pourra toujours bosser comme vendeur chez Darty. Il nous déballe tout son arsenal de prothèses technologiques mobiles pour passer d’un terminal fixe à un netbook à un blackberry à un smartphone à un iPad à un Google Doc sans jamais rompre la laisse qui nous lie à nos patrons ou à nos clients. Et nous qui pensions que le nomadisme c’était la liberté…
Quelques interventions d’ordre technique soulèvent la pub qu’il est en train de faire pour les logiciels propriétaires. Mais à force de salades, le premier craquage a lieu. L’un de nous lui balance très finement : « votre truc, c’est juste de la merde au service du capital et de l’aliénation par le travail ». La collègue de tribune du technico-commercial s’offusque, ainsi que les étudiant-es organisateurs. Le débat n’a apparemment pas sa place ici, « il fallait venir ce matin » nous dit-on. D’ailleurs, c’est tellement prohibé que la sécu – encore elle ! – débarque ; on nous clame que notre collectif « anti-rfi » (sic) n’est pas d’accord, donc n’a rien à faire là, que l’on ne respecte pas le débat démocratique, bla bla bla… On se fait sermonner pendant vingt minutes par des étudiant-es au bord des larmes.
Bref, comme on est sympa – et de toute façon dans le collimateur de la sécu – pour l’exposé de la CNIL, on se propose de respecter le pseudo « débat démocratique », quitte à y laisser de notre santé mentale. Le gars nous présente toute la puissance « indépendante » de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, ses missions, ses objectifs, ses moyens d’actions, et quelques stats de derrière les fagots. Puis arrive la petite boutique des horreurs : géolocalisation de salariés, fichage informatique, identification par biométrie, contrôles RFID, reconnaissance vidéo, Cloud Computing… Y’en a pour tous les képis. Ce déballage décomplexé de technologies de contrôle et de surveillance suit son cours sans que personne ne s’émeuve de ce petit totalitarisme qui vient. Le mec de la CNIL ne fait même pas semblant de prendre la question « éthique » au sérieux, de faire des recommandations, de dénoncer les mauvais usages, les dérives, etc. Le vrai visage de la CNIL en somme.
Les cinquante minutes de folie touchant à leur fin, restent les incontournables dix minutes de débat sans quoi tout ça ne serait que de la vile propagande qui n’a rien à faire à la fac. Elles sont animées par une professeure d’université qui, comme son statut l’indique, est payée pour son travail de pensée critique. Trois questions et puis s’en vont. Elles suffiront néanmoins à remettre à sa place la CNIL, son impuissance, son rôle dans l’acceptabilité et le consentement au fichage, son accompagnement des politiques sécuritaires et liberticides. Sur quoi la proposition de sa dissolution est encouragée par des applaudissements.
En sortant, certaines personnes viendront nous dire que notre mode d’action et nos interventions ne sont pas « constructives », voire « contre-productives ». On ne peut qu’être d’accord avec elles. Pinailler sur des détails techniques, soupeser les bons et les mauvais usages, ou en appeler à la vigilance citoyenne face aux « dérives » de certaines techniques ne nous intéressent pas.
Des contre-productifs
Le compte-rendu en format PDF : journée de perturbation des RFID